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Anthropic rachète Bun, et franchement c’est pas ouf à première vue… sauf que oui

Début décembre, Anthropic (la boîte derrière Claude) a annoncé qu’elle rachetait Bun — le runtime JS qui fait les yeux doux à Node.js depuis quelques années. Et du coup, pas mal de gens sur Twitter se sont dit : « mais wait, comment on peut acheter un truc open source ? »

C’est une bonne question. Et la réponse, c’est que c’est moins chelou qu’il n’y paraît.


Open source ne veut pas dire “la propriété de personne”

Là, il faut clarifier un truc qui confond pas mal de monde.

Open source, c’est juste une licence de code. MIT, GPL, Apache, tout ça. Ça veut dire : « tu peux lire le code, le modifier, le copier, le forker, tout ce que tu veux. »

Mais ça ne dit rien sur qui paie les développeurs, qui dirige le projet, ou qui peut le racheter.

Donc non, ce n’est pas “bizarre” ou “contre nature” qu’une entreprise achète un projet open source. Les développeurs qui bossent dessus se retrouvent juste avec des meilleurs salaires et des ressources.

Et en vrai, c’est plutôt cool pour un projet open source, parce que ça veut dire plus de stabilité, plus de temps dédié, pas de “j’abandon le projet parce que j’ai pas de thune.”


Pourquoi Anthropic s’en fout de Bun

Là, la logique devient claire.

Claude Code (l’assistant qui code pour toi), c’est cool, mais ça s’exécute quelque part. Et ce quelque part, c’est Bun — un runtime complet, pas juste un package manager fancy. C’est runtime + bundler + test runner + tout le truc.

En d’autres termes : quand Claude génère du code, ce code s’exécute via Bun. Si Bun pète, Claude pète. Si Bun est lent, Claude est lent.

Donc Anthropic s’est dit : « ouais, on devrait possédé notre propre “machine” qui exécute le code généré. »

C’est de la verticalisation intelligente. Au lieu de dépendre d’une équipe externe pour un composant critique, tu le contrôles. Et tu peux optimiser à fond.


Bun vs npm : la différence qu’on oublie toujours

npm, c’est juste un registre + un client. Tu cherches un package, tu télécharges, ça s’installe. Point.

Bun, c’est un environnement complet : tu peux installer, builder, tester, et exécuter du code — tout dans le même système.

Donc pour Anthropic : posséder Bun, c’est posséder la machine entière. Pas juste une petite partie. Et ça, c’est puissant pour des optimisations profondes.


Le “contrat social” (pas écrit, mais implicite)

Anthropic a dit la semaine passée : « Bun reste MIT et open source, l’équipe continue à bosser en public. »

Donc officiellement, rien ne change pour les devs qui utilisent Bun. Tu peux toujours forker, auditer, utiliser le code comme tu veux.

Mais clairement, les priorités vont suivre les besoins d’Anthropic. Et là, il faudra faire confiance à la transparence et à la communauté pour veiller au grain.


TL;DR

Bun était déjà stable, déjà utilisé, déjà bon.
Maintenant, il va être plus stable, plus rapide, mieux maintenu.
Et le code reste open source, donc techniquement, rien ne vous empêche de forker si Anthropic dérive.

Est-ce que c’est une bonne nouvelle pour l’écosystème JS ? Ouais, probablement.
Est-ce que c’est le début d’un verrouillage soft de la toolchain IA ? Peut-être, on verra.

Pour l’instant, on peut juste apprécier qu’un projet cool reçoive du gros muscle financier. C’est pas si courant. 🚀